2021, l'année des taux d'intérêt négatifs ?
En quelques mois seulement, les banques traditionnelles ont implémenté d’autres changements pour réduire le montant autorisé sur les comptes d'épargne, et ce avant l'application des taux d'intérêt négatifs.
Il a été estimé que les titulaires de comptes belges pourraient perdre plus de 2,8 millions d'euros si la tendance à introduire des taux d'intérêt négatifs se poursuit.
La Banque nationale de Belgique (BNB) indiquait, en 2020, les niveaux d’épargne records atteints par les Belges, soit 1 465 milliards d'euros. Si les Belges sont réputés pour beaucoup épargner, cette augmentation peut aussi être attribuée à une baisse de la consommation engendrée par la crise de la covid, selon la BNB.
ING a récemment annoncé le fait qu’un plus grand nombre de leurs clients seraient concernés par les taux d'intérêt négatifs, en raison de l'abaissement du seuil à partir duquel les taux d'intérêt négatifs seront imposés sur les comptes. Il est ainsi probable que cette tendance des taux d'intérêt négatifs s'étende davantage en Belgique. Aux Pays-Bas, les mêmes grandes banques ont déjà introduit ces taux d'intérêt négatifs sur les comptes de plus de 100 000 euros.
Les récents changements introduits par ING en Belgique impliquent que pour toute personne disposant de 500 000 euros et plus sur son compte d'épargne, 250 000 euros resteront sur le même compte et recevront l'intérêt minimum de 0,11 %. Tandis que tout ce qui dépasse ce montant sera transféré sur un nouveau compte soumis à un intérêt négatif de 0,5 %.
Étant donné que le taux d'intérêt négatif standard de 0,5 % appliqué à 10 000 € équivaudrait à -50 €, ce chiffre a été appliqué au nombre estimé de Belges détenteurs d’au moins 510 000 € sur des comptes d'épargne privés réglementés. Nous en avons conclu que 2,8 millions d'euros pourraient être perdus si toutes les banques devaient passer à des taux d'intérêt négatifs.
Il est possible qu ce chiffre soit en réalité bien plus élevé, puisqu'il est probable qu'un certain nombre de Belges disposent de plus de 10 000 euros par rapport au minimum de 5 000 000 euros sur des comptes bancaires réglementés.
Kim Van Esbroeck, Directrice Belgique d'Aion Bank, ajoute : « La tendance des banques traditionnelles à rendre leurs comptes d'épargne payants pour leurs clients se poursuit puisqu’une nouvelle banque a récemment annoncé qu'elle appliquait des taux d'intérêt négatifs sur à partir de 250 000 euros.
Les banques traditionnelles ont de plus en plus de mal à s'adapter au modèle bancaire dans lequel elles opèrent et procèdent à des transformations au détriment des consommateurs. De plus en plus d'agences belges ferment en raison du coût élevé du maintien d'un réseau d'agences traditionnel. Pour lutter contre cela, elles mettent en place des entités bancaires numériques avec des solutions en ligne, pratiquent des taux d'intérêt négatifs, etc.
Cependant, aujourd'hui plus que jamais, les consommateurs se préoccupent de leur santé financière, c'est donc aux banques de les aider à économiser de l'argent, et non à en perdre.
La banque doit utiliser les données, les analyses avancées et les technologies numériques pour offrir une véritable personnalisation et des expériences individualisées. Les banques numériques perturbent le secteur parce qu'elles peuvent offrir de meilleurs taux d'intérêt et des frais moins élevés que leurs concurrents traditionnels grâce à leur flexibilité technologique et à des modèles économiques permettant de réduire les coûts, créant ainsi de la valeur pour les consommateurs. »
Sources:
● Population Belge
● % de personnes affectées par les taux d'intérêt ici et ici
● Montant économisé par les Belges, ici